Sur les élèves n’ayant pas internet
A l’heure actuelle, environ 5% des lycéen·ne·s vivraient en “zone blanche”, sans connexion à internet. Cela est réellement problématique dans le sens où la stratégie du gouvernement de mettre en place la continuité pédagogique exclusivement par des canaux numériques engendre une rupture de l’égalité qui devrait exister entre les élèves.
A court terme, il est possible de créer entre les élèves des réseaux de solidarité, pour que ceux ayant internet puisse transmettre les informations nécessaires aux élèves n’ayant pas accès à internet. Dans les zones où internet n’est pas présent, nous revendiquons l’envoi de colis aux élèves, au sein desquels figurent les cours dont pourrait avoir besoin les lycéen·ne·s en cette période.
La problématique de l’accès à du matériel est un second souci. Nous revendiquons l’achat au frais du ministère de l’éducation nationale de micro-ordinateur pour les élèves souhaitant en bénéficier.
Dernièrement, nous refuserons toute injonction à l’assiduité des élèves, qui n’est actuellement pas possible. En effet, nombre de foyer ne dispose que d’un ordinateur familial, empêchant l’élève de disposer toute la journée du matériel informatique. De plus, une présence excessive face à l’ordinateur ne saurait être favorable au développement des élèves. Diverses contraintes familiales empêchent cette assiduité d’être possible pour tous et toutes de la même façon.
Sur les baccalauréats blancs
En cette période de confinement, certains établissements font passer des épreuves blanches aux élèves de terminale. Nous dénonçons cette pratique et demandons au ministère de l’éducation nationale de faire en sorte qu’aucune épreuve blanche ne soit comptabilisée dans les bulletins scolaires des élèves. Nous jugeons inutiles du point de vue pédagogique de faire passer des épreuves chez soi. L’intérêt des épreuves blanches est d’être en condition d’examen, ce qui n’est pas possible pour tous les élèves à la maison. Si l’entraînement des élèves sur des sujets type-bac peut être bénéfique, nous ne saurions tolérer que de nouvelles inégalités se créent. Il faut que la notation des élèves se fasse de manière unilatérale et identique sur tout le territoire.
Sur les conseils de classe
De nombreux témoignages nous ont laissé comprendre que certains conseils
de classe se dérouleraient sans la présence des représentant·e·s des élèves et
des parents d’élèves. S’il est légitime que ces conseils se déroulent en
visioconférence, nous jugeons fortement dommageable que cela se fasse au dépend
de la prise en considération de l’avis de chacun et de chacune. La présence de
représentant·e·s d’élèves et de parents au conseil de classe est d’ailleurs
indiquée par le décret n°85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements
publics locaux d’enseignement. Cela est renforcé par La circulaire n° 98-119 du 02 juin 1998.
La constitution des fiches avenir pour les élèves de terminale se voit de plus amputé de certains avis tout aussi importants que ceux des professeurs et de l’établissement. La constitution de ces fiches ne peut pas être pris à la légère. C’est donc pourquoi nous demandons au ministère de l’éducation nationale de répondre à cette situation en assurant la représentation des élèves et des parents au sein de tous les conseils de classes.
Sur la façon dont se passera le baccalauréat
Le ministère de l’éducation nationale laisse entendre dans ses interventions médiatiques que le planning de l’éducation nationale pourrait être bousculé. Nous nous opposons à tout prolongement de la période d’apprentissage. Cette période de confinement est bel et bien une période où professeur.e.s et élèves travaillent, cela ne saurait leur être imputé.
Pour l’heure, rien ne nous indique si l’épidémie nous permettra ou non de passer le baccalauréat dans les conditions habituelles. Nous souhaitons que soient mis en place en temps voulu des consultations entre les organisations représentatives des élèves, des parents, des professeurs et le ministère de l’éducation nationale pour décider collectivement de la meilleure façon de passer le baccalauréat si les modalités de déroulement de celui-ci devaient être modifiées.
Sur le contrôle continu des élèves de première
Les notes obtenues par les élèves de première seraient comptabilisées et feraient donc partie intégrante du contrôle continu qu’engendre la nouvelle réforme du lycée. Il s’agit là aussi d’une rupture d’égalité. Le contrôle continu étant déjà générateur d’une accentuation des inégalités existantes entre les élèves, le fait de prendre en compte des notes issues de travaux fait à la maison constitue un surplus dans cette dynamique inégalitaire. Ces notes ne doivent pas compter dans le contrôle continu. Nous jugeons que la valeur de ces notes doit être moindre que les autres, obtenues en condition normale.
Les enseignements techniques et professionnels
Le confinement empêche les élèves ayant des enseignements à caractère manuel de les pratiquer. Nous souhaitons là aussi, face à cette problématique complexe, que de réelles discussions s’engagent entre les organisations représentatives et le ministère de l’éducation nationale, qui ne semble pas encore avoir commencé à chercher des pistes pour répondre à cette situation. De plus, de nombreux élèves-apprenti·e·s, alors en stage, se retrouve au chômage technique. Nous revendiquons que toutes et toutes soient encore rémunérés à 100% de leur salaire par leur employeur·e·s et par l’Etat, sans augmentation d’impôt pour la population.
Les enfants placés ou en situation familiale dangereuse
De nombreux jeunes pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) se
trouvent en grande difficulté. La séparation avec les proches leur est d’autant
plus dure à vivre. Il faut
que soit trouvées des solutions pour permettre le maintien du lien familiale et des dispositifs de thérapie familiale. De plus, l’avenir de nombreux enfants placés proches d’avoir la majorité est compromis. Nous demandons la systématisation des Contrats Jeunes Majeurs (CJM) à tous les jeunes atteignant la majorité, ce a minima dans la période actuelle.
De plus, nous souhaitons qu’un dispositif de protection des enfants sujets à des violences familiales soit mis en place. Ce problème déjà présent avant l’émergence de l’épidémie se doit plus que jamais d’être réglé. Nous demandons un renfort des moyens visant à protéger les enfants victimes de violences physiques et psychologiques chez eux.
Décrochage scolaire
La situation se trouve être d’autant plus complexe pour les élèves en situation de décrochage scolaire, qui se retrouveront bien moins accompagnés suite au confinement. Nous demandons, ce en vue de donner à tous les élèves les besoins suffisants pour leur réussite scolaire, un renforcement des moyens du ministère de l’éducation nationale, au moins pendant la période, pour permettre à ce que des séances de soutien personnalisées puissent être données aux élèves en ayant besoin.